Commentaire
LUBIN: Par ma foi! je n'en ai touché qu'un petit mot en passant à un homme, afin qu'il ne dît point qu'il m'avait vu sortir, et il faut que les gens en ce pays-ci soient de grands babillards.
C
LUBIN: Va, une autre fois je serai plus fin, et je prendrai mieux garde à moi.
C
LUBIN: Ne parlons plus de cela. Écoute.
C
LUBIN: Tourne un peu ton visage devers moi.
C
LUBIN: Claudine
C
LUBIN: Hé! là, ne sais-tu pas bien ce que je veux dire?
C
LUBIN: Morgué! je t'aime.
C
LUBIN: Oui, le diable m'emporte! Tu me peux croire, puisque j'en jure
C
LUBIN: Je me sens tout tribouiller le cœur quand je te regarde.
C
LUBIN: Comment est-ce que tu fais pour être si jolie?
C
LUBIN: Vois-tu? il ne faut point tant de beurre pour faire un quarteron: si tu veux, tu seras ma femme, je serai ton mari, et nous serons tous deux mari et femme.
C
LUBIN: Point.
C
LUBIN: Hé bien! je serai tout comme cela.
C
LUBIN: Hé bien! je te donnerai la liberté de faire tout ce qu'il te plaira
C
LUBIN: Va, je serai de ceux qui ouvrent leur bourse, et tu n'as qu'à te marier avec moi
C
LUBIN: Viens donc ici, Claudine.
C
LUBIN: Viens, te dis-je.
C
LUBIN: Eh! un petit brin d'amitié.
C
LUBIN: Claudine.
C
LUBIN: Ah! que tu es rude à pauvres gens. Fi! que cela est malhonnête de refuser les personnes! N'as-tu point de honte d'être belle, et de ne vouloir pas qu'on te caresse? Eh là!
C
LUBIN: Oh! la farouche, la sauvage. Fi, poua! la vilaine, qui est cruelle
C
LUBIN: Qu'est-ce que cela te coûterait de me laisser faire?
C
LUBIN: Un petit baiser seulement, en rabattant sur notre mariage.
C
LUBIN: Claudine, je t'en prie, sur l'et-tant-moins.
C
LUBIN: Adieu, beauté rude ânière.
C
LUBIN: Adieu, rocher, caillou, pierre de taille, et tout ce qu'il y a de plus dur au monde.
C