Monologue du roseau immobilisé
Ah, peut-être m'aurait-il répondu qu'il aimait trop la vie, quelle ironie, pour rester comme moi sans bouger, indifférent à la violence des éléments? Désormais, il n'est plus là, il git dix pieds sous terre avec son déshérité.
Certains diront qu'il a vécu comme un Don Quichotte, vaillant face à son ennemi le vent, comme un étalon : fier et fort. mais certainement un peu prétencieux. Mais ne le suis-je pas assez? Je suis là, immobile, et j'observe avec ma fine et longue tête le trou où il y a peu, j'avais l'impression de voir mon ami le peuplier voler dans les airs.
En y réfléchissant, je suis bien heureux de ne pas avoir participé à la course, car je le dis , c'est un sport de kamikaze, et je préfère rester de marbre, tranquillement et profiter des petits plaisirs simples de la vie. De loin, je préfère me courber face à la tempête, quand bien même je passerais pour un faible.
Je suppose qu'entre lui et moi, il devait y avoir une grande différence génétique. Il devait avoir, le courage, la force qui lui ont permis depuis tout ce temps de régner tel un roitelet sur son petit royaume. Mais néamoins il était beaucoup trop jovial et fougueux, et je dois dire qu'à l'inverse de lui, avant d'agir, je réfléchis à deux fois avant de me lancer. Oui! j'oeuvre en mesurant les riques de l'acte et non pas par des poussées d'adrénaline.
Alors, le jour où il m'a demandé de venir faire la course avec lui, j'ai refusé, et je me suis plié en déclarant forfait , plutôt que terminer chez le menuisier.
Mon ami! pourquoi n'as tu pas réfléchi ? Tu vois, maintenant, je suis seul à me morfondre sur mon sort, mais je te remercie de m'avoir laissé un de tes fils, au printemps, il grandira, je lui raconterai. Oui, car la vie continue et peut-être