Commentaire
©HATIER
• Les titres : « Rêve parisien » et « Cauchemar » donnent déjà un premier indice, mais c’est surtout le corps même des poèmes qui renvoie à un monde rêvé. • Verlaine, dès le premier vers, indique explicitement : « J’ai vu passer dans mon rêve… ». Dans les poèmes eux-mêmes, le vocabulaire – au début ou à la fin du texte – renvoie à l’idée de sommeil, donc à l’irréel : « Le sommeil est plein de miracles ! » s’étonne Baudelaire, qui, à la fin de son poème, se présente « rouvrant les yeux » ; « Ce matin encore l’image… » précise-t-il. • Moins explicitement, dans le poème de Queneau, le surgissement de la rêverie – qui n’est pas un rêve, puisque le narrateur est dans le métro – est suggéré par l’expression « s’amène tout un peuple de fantômes », personnages fictifs et merveilleux. Dans le début du poème, Queneau met en place le cadre spatial et mentionne l’incident – une panne de métro – qui suscite la rêverie. Toute la partie centrale du poème – une longue strophe – est occupée par l’évocation de visions fantomatiques qui peuplent le rêve éveillé du poète. La fin de cette rêverie est signalée par : « personne ne bronche / pas même les images sur les murs ». Le contexte urbain vient remplacer les images fantastiques, tout est rentré dans l’ordre de la vie quotidienne. • De la même façon, au début de son poème, Baudelaire parle d’une « image » qui envahit toute la première partie (I). Il y a une sorte de rémanence de ce tableau rêvé auquel progressivement vient se superposer « l’horreur de [son] taudis », c’est-à-dire la réalité qui chasse les merveilleuses visions. • Chez Verlaine,