Communication sur la stylistique
L'objectif premier de cette contribution, outre son intérêt épistémologique est également didactique. La stylistique est surtout une discipline de concours : au Capes et à l' agrégation de Lettres modernes mais également à l' agrégation de Grammaire où elle constitue une option.
Une redéfinition récente a eu lieu, tout d'abord au niveau de l'agrégation de lettres modernes, vers les années 2002-2005, où la stylistique littéraire (vs la stylistique linguistique) l'emporte. On donne aux candidats un libellé incitatif portant assez souvent sur des données génériques. Au Capes, la mastérisation a entraîné, il y un an une redéfinition de même tonneau : on articule nettement forme et enjeux en donnant un libellé là aussi (par exemple, sur un texte épistolaire : Formes et enjeux du genre épistolaire dans cette lettre).
Pour autant le flou persiste. Il tient à deux facteurs que nous voudrions examiner ici :
1° les faits de style sont-ils continus ou discontinus ?
2° la stylistique est-elle une discipline de réception, comme les jurys le prétendent ?
Nos précédentes propositions théoriques valent prolégomènes à la présente, elles ont été exposées et sont consultables dans le volume du précédent colloque (Stylistiques, PUF, 2010); Je revendique tout particulièrement la mise en valeur de la distinction opérée par Spitzer entre Sprachstile (style de la langue, rendement expressif d'une langue) et Stilsprache (langue de style, rendement stylistique en tant que tel). La conséquence majeure de cette proposition est qu'il faut opérer un distinguo préalable entre ce qui tient au « génie de la langue », à son expressivité et ce qui tient aux effets de style pleinement assumés par l'écrivain encore qu'il soit difficile d'affirmer qu'un écrivain soit maître et conscient de ses effets de style. Considérons par exemple Céline, que l'on peut qualifier dans une certaine mesure de