Communication
Les figures et la rhétorique
La rhétorique, d’abord définie comme art du discours persuasif, puis art de bien parler, distingue traditionnellement 5 étapes intervenant dans la construction d’un discours persuasif : - l’invention (moment où l’on rassemble les idées autour d’un sujet, « brain storming ») ; - la disposition (moment où l’on ordonne ces idées, où l’on décide du plan) - l’élocution (moment de la mise en mot : choix du vocabulaire, des figures de style, du niveau de langue…) ; - l’action (soin apporté à la dimension matérielle du discours : voix, « look », gestuelle… - la mémoire (importance de la mémorisation préalable dans la communication orale).
La question des figures du discours relève donc de l’élocution.
Attention : « élocution », au sens moderne, renvoie aux qualités de prononciation d’un discours oral. Au sens ancien, il renvoie à la problématique du style, qu’il soit écrit ou oral.
Les préoccupations de l’orateur, dans la phase d’élocution, sont principalement : – le problème de correction de la langue, du respect de la grammaire, de l’étendue du vocabulaire, clarté, etc. – la qualité du style (et notamment, la mise en œuvre de figures) ; – la pertinence du discours par rapport au sujet traité.
Depuis la rhétorique latine, l’élocution fait partie du système rhétorique ; les figures de style sont envisagées alors comme des procédés discursifs participant du projet persuasif. A partir de la Renaissance, on assiste à une séparation entre argumentation et figures du discours. Pendant très longtemps, seule l’élocution (la question du style) a été abordée dans les traités de rhétorique, et on a oublié tous les autres procédés du discours persuasif.
Les figures de rhétorique sont alors considérées comme des procédés stylistiques, et leur étude a longtemps relevé des ouvrages d’art poétique. Elles sont vues comme de simples ornements du langage, visant à lutter contre