Comparaison redon-hugo
Et pourquoi une araignée ne sourirait-elle pas ? Redon est macabre, c’est bien différent. Le morbide est contre la vie tandis que le macabre est contre la mort.
L’araignée inspire généralement la peur et la répulsion, ce qui aurait pu rendre cette œuvre cauchemardesque. D’autant plus que celle-ci, noire, duveteuse, est pourvue de dix pattes, et atteint des proportions monstrueuses. Pourtant c’est avec beaucoup de sympathie pour elle, au contraire, que Redon a réalisé ce dessin. Il ne le situe pas dans le registre du fantastique mais dans celui du vivant. Elle a face humaine et sourit.
L’araignée souriante n’est pas une simple provocation pour affoler le bourgeois de l’époque. Elle va sans doute plus loin que le fameux poème de Victor Hugo « j’aime l’araignée et l’ortie ». Il suffit d’insuffler à un animal fondamentalement considéré comme étranger à notre nature humaine une sorte de sentiment, que reflète ce sourire et du coup, nous sommes incités à partager quelque chose avec lui.
Bref il n’est plus cet être...qui nous révulsait d’instinct. Victor Hugo, lui, développe sa pensée au moyen de paraboles.
Il traite un amour paradoxal avec la valeur symbolique de l’araignée et de l’ortie, l’injustice sociale avec l’ignorance, la laideur de la misère, l’opposition entre ombre et lumière qui ne recouvre pas exactement l’opposition classique entre le mal et le