Giraudoux et le mythe d'Electre Introduction Eschyle, Sophocle, Euripide. Ces trois Grecs, grands tragédiens de l'Antiquité ont écrit leur propre version d'Electre. Giraudoux a lui aussi repris le mythe. Nous allons voir dans une première partie quels sont les points communs entre les 3 « versions » de l'Antiquité, et dans une seconde partie les divergences des reprises de ce mythe. 1 - Éléments communs aux Electre 1.1. L'esclavage La servitude d'Electre revient dans toutes les tragédies. Dans les Choéphores, (Electre d'Eschyle) la jeune fille se retrouve mêlée aux Troyennes prisonnières, car elle est elle-même captive. Chez Sophocle, les choreutes accompagnant Electre sont libres, mais sa présence hors du palais est exceptionnelle. Chez Euripide, elle semble plus libre, allant aux champs en compagnie de fermières, mais quand Oreste la rencontre pour la première fois, il la prend pour une esclave et elle-même se définit devant sa mère comme « esclave chassée du palais » (v.446). Dans les trois pièces, l'esclavage d'Electre va jusqu'au servage et à l'avilissement. Chez Eschyle, elle doit obéir à un ordre qui l'oblige à porter des offrandes sacrilèges sur le tombeau de son père; de plus, on lui ferme le foyer. L'héroïne de Sophocle avoue : « Je suis servante au palais de mon père » et se plaint de porter « un indigne vêtement » (v.190). Chez Euripide, Electre, mariée de force à un laboureur se retrouve à faire les pires tâches de la ménagère, mais conserve ses bijoux dans un coffre mais s'en servira pour couronner Oreste après la mort d'Egisthe.