Comptabilté
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Manuscrit auteur, publié dans "Revue ouverture, 53 (2003) 33-35"
LES NORMES COMPTABLES IAS/IFRS
Grégory HEEM Maître de conférences en sciences de gestion Université Paris XIII heem@wanadoo.fr
Quel modèle comptable ? Quels utilisateurs privilégiés ?Au moment où les sociétés européennes s’apprêtent à communiquer leurs comptes consolidés en normes IAS (dès 2005), une réflexion sur la philosophie même de ces normes est plus que jamais d’actualité (1) Cette réflexion est d’autant plus nécessaire qu’est apparue, depuis la fin du 20e siècle, une nouvelle génération d’apporteurs de capitaux qui se considèrent comme des créanciers à court terme de l’entreprise (2) . Dès lors, ces actionnaires revendiquent une vision plus « économique » (3) de l’entreprise et une information à très court terme (4). Cette vision à court terme les conduit à réclamer des informations qui permettent d’effectuer des calculs d’évaluation des fonds propres en cas de liquidation. L’idée est alors de faire apparaître au bilan des évaluations en valeur de marché avec le calcul de plus ou moins values potentielles. En développant le concept de création de valeur, les actionnaires ont souhaité une transposition de celle-ci dans la comptabilité, en particulier dans l’évaluation des actifs. Ces actionnaires qui ont validé l’acquisition de sociétés bien au-delà de leur valeur comptable, ont parié sur des flux futurs et ont plaidé pour une comptabilité que certains (5) appellent la « comptabilité de l’avenir ». Celle-ci s’oppose bien évidemment à la comptabilité du passé, basée sur les coûts historiques. Le modèle comptable donne une représentation de la réalité qui est le résultat d’un rapport de forces entre les différentes parties prenantes de l’entreprise (les stakeholders) qui ont toutes des intérêts différents. La comptabilité mesure la richesse produite par l’entreprise et contrôle son partage entre les actionnaires (par le