Compte rendu d'article : Le marbre, l'or, la couleur. Nouveaux regards sur la polychromie de la sculpture héllenistique à Délos
Hariclia Brécoulaki et Andréas Karydas
Le marbre, lʼor et la couleur.
Nouveaux regards sur la polychromie de la sculpture hellénistique de Délos
Dans cet article, les chercheurs ont fait le choix dʼune présentation chrono- thématique de lʼhistoire de lʼétude de la polychromie, afin de rendre compte des évolutions techniques dʼanalyse des pigments chromatiques qui leur permirent de redonner à voir la polychromie des sculptures déliennes, apportant ainsi des éléments nouveaux de compréhension des liens entre peinture et sculpture.
Dans une première partie, les auteurs reviennent sur lʼhistoriographie de lʼétude de la polychromie. Lʼintérêt pour la polychromie antique remonte à la fin du XIX° siècle comme en témoigne les nombreux moulages peints résultants du travail de Winkelmann. Cependant, si archéologues et artistes du XIX° travaillent à faire voir les couleurs de lʼAntiquité par le biais de reproductions, ils négligent la conservation et la restauration de ce patrimoine fragile. Selon les auteurs, les nettoyages systématiquement réalisés sur les statues furent préjudiciables à la conservation des pigments et lʼon doit retenir de cette inconsciente maladresse quʼil faut procéder, préalablement au nettoyage, à un examen microscopique susceptible de faire apparaitre des traces de polychromie originelle. Lʼarchéologue Louis Couve fait figure de précurseur dans son approche descriptive de la polychromie car ses travaux sur la petite Herculanaise inaugurèrent une triple tradition dʼinterprétation qui prévaudra longtemps dans lʼétude de la polychromie. Premièrement, celle-ci nʼest pas perçue négativement comme un outrage à la pureté du marbre blanc.
Deuxièmement, le caractère fragile des restes de pigments nécessitent un mode de conservation spécial et leur étude doit être rapidement entreprise avant leur disparition.
Troisièmement, il met en parallèle ces statues de