Concurrence monétaire
’AFRIQUE apparaît aujourd’hui comme un continent sinistré, caractérisé par toute une série de crises, ponctuées de conflits armés traduisant un processus de féodalisation de régions entières. Pendant longtemps, on a cru que la Zone franc constituait une enclave protégée en terre africaine (1). I1 est vrai que depuis les indépendances et jusqu’au milieu des années quatre-vingt, les PAZF (Pays africains de la Zone franc) ont réalisé des performances économiques supérieures à celles des autres pays de l’Afrique subsaharienne (2). Au cours de cette période, la Zone semble avoir pu limiter la contagion des effets déstabilisants engendrés par les turbulences répétées de l’environnement externe. Mais, dès la fin des années soixante-dix, ces performances ont été notamment obtenues grâce à un surendettement autorisé par la perversion des règles de fonctionnement et de la Zone franc. De plus, les PAZF ont enregistré une série de chocs externes relatifs à la détérioration de leurs termes de l’échange ainsi qu’à l’appréciation du Franc frangais. Par ailleurs, les tentatives d‘ajustement interne ont globalement échoué. Certains pays (Niger, Tchad, Togo, RCA, Congo, Gabon) ont été dans l’impossibilité de mettre en œuvre ces programmes pour des ruisom iconomìques ou politiques et les ont de fait abandonnés. D’autres (Sénégal, Cameroun, Côte-d’Ivoire) ont tenté de les respecter mais ont échoué pour des raisons politiques. Seuls le Mali, le Burkina et le Bénin ont obtenu certains résultats mais imz$fisants et fragiles (3). La dégradation de la situation économique et financière des PAZF s’est poursuivie. Au début des années quatre-vingt-dix, la situation est devenue telle que la France () qui jusqu’alors prônait l’ajustement en ter4, mes réels, s’est peu à peu ralliée aux prescriptions du FMI et de
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HYPOTHÈSES ET HYPOTHÈQUES
la Banque mondiale préconisant un changement de