Condition féminine dans Une Vie de Maupassant
Une Vie est le premier roman de Guy de Maupassant, un auteur réaliste du XIXème siècle, d’abord paru en feuilleton puis publié en volume en 1883. Lié à Gustave Flaubert, il s’est inspiré de Madame Bovary et surtout du personnage d’Emma pour écrire ce roman. Composé de 14 chapitres, il relate le destin d’une jeune femme aristocratique « au portrait de Véronèse », prénommée Jeanne, qui a 17 ans en 1819 lorsqu’elle quitte son couvent de Rouen pour rejoindre la propriété de son père, le baron Le Perthuis des Vauds. Maupassant présente à travers les personnages féminins la condition morale, conjugale, maternelle et sexuelle de la femme dans la société du XIXe. En effet, on peut compter sept femmes dans le roman. Il y a d’abord les personnages récurrents : Jeanne, qui est donc l’héroïne de l’histoire ; sa mère qui se nomme Adélaïde et Rosalie, la bonne qu’elle considère comme sa sœur de lait. Puis il y a les personnages secondaires : Lise, la tante de Jeanne plus communément appelée « Tante Lison » ; Ludivine qui travaille au service de la famille Le Perthuis des Vauds ; la comtesse de Fourville, une des amantes du mari de Jeanne et enfin la veuve Dentu. La condition féminine est donc peinte par l’auteur dans toutes les classes sociales.
Nous allons nous intéresser à l’image que nous donne Une Vie de Maupassant sur la condition féminine du XIXème siècle.
Dans un premier temps, nous nous intéresserons à l’éducation et la jeunesse de l’héroïne. Ensuite, nous analyserons le mariage et la maternité à travers trois des personnages féminins présents dans le roman : Jeanne, Rosalie puis Lise. Enfin, nous allons démontrer que tout au fil du roman, Maupassant évoque l’injustice vis-à-vis de la femme qui était alors considérée comme inférieure à l’homme.
I - L’éducation et la jeunesse de Jeanne.
A – L’éducation au couvent de Jeanne.
Jeanne est l’unique enfant d’un baron qui a médité « tout un plan d’éducation pour sa fille », qu’il voulait « heureuse,