Confession
Dans ce tableau sinistre, un drame sentimental se déroule, lié à une biographie intellectuelle et morale, à la manière du Volupté de Sainte-Beuve. C’est là écrire selon une conception moderne de l’individu: la passion ne saurait être séparée de toutes les autres composantes de l’intériorité. Traiter d’un cœur particulier et non du «cœur humain» en général: cette constante mussétienne recherche l’expression spécifique d’une douleur unique.
D’où l’originalité de la Confession: le cas d’Octave serait d’une affligeante banalité (être trompé à dix-neuf ans par une femme menteuse, la belle affaire!) s’il n’affectait toute son âme, dont la faiblesse et les manques sont attribués aux circonstances historiques. Comme dans Rolla, il s’agit d’un drame de la foi. Ne pouvant renoncer à l’amour, seul salut, ni y croire, Octave se condamne donc à la souffrance et, bourreau malheureux, inflige ses