Conseil au bon voyageur segalen
782 mots
4 pages
Victor Segalen (né le 14 janvier 1878 à Brest - mort au Huelgoat le 21 mai 1919) est un poète français dont l'œuvre a été particulièrement imprégnée des cultures qu'il a rencontrées dans l'exercice de son métier de médecin de la marine. En 1912, il fit paraître à Pékin le recueil Stèles. Le poème Conseils au bon voyageur se trouve dans la section Stèles du bord du chemin. Les stèles sont des plaques de pierre, montées sur un socle, dressées vers le ciel et portant une inscription. Leur orientation est significative. Plantées le long du chemin, elles sont adressées à ceux qui les rencontrent, au hasard de leurs pérégrinations. Une phrase en chinois, comme celles inscrites sur les stèles de pierre, est portée en tête de chaque poème. Nous verrons en quoi ce poème, à l’image des stèles chinoises, se présente comme un guide de voyage et de sagesse. D’abord, nous examinerons la feuille de route établie par le poète puis nous nous demanderons en quoi ce poème invite à un voyage expérimental. I) Une feuille de route A) Un itinéraire de voyage - L’itinéraire proposé est vaste, sans localisations précises. Des termes génériques ouvrent à un immense parcours du monde, de la « Ville au bout de la route » au « grand fleuve diversité » en passant par « Montagne » et « plaine ronde ». Les noms « Ville » et « Montagne » au début des deux premières strophes marquent les premières étapes du voyage. Les deux strophes suivantes sont consacrées au repos de l’esprit, plus que du corps, et l’adverbe à valeur conclusive « ainsi », à l’avant dernière strophe, dirige le voyageur vers le but ultime : « tu parviendras […] aux remous pleins d’ivresses du grand fleuve Diversité ».
- Ce parcours se fait avec des actions douces « sans mérites ni peines » où le voyageur est encouragé « à sauter roches et marches » et à caresser « les dalles où le pied pose bien à plat ». Ce cheminement paraît sans effort, avec des pauses de recueillement recommandées : « Repose-toi du son dans