Consommation
La microéconomie du consommateur explique l'évolution des divers produits consommés et prévoit leurs trajectoires futures à partir de la croissance du revenu et des configurations successives de l'offre marchande, telles qu'elles sont fixées par les prix relatifs des divers biens et sevices. Le consommateur est conçu comme un acteur collectif qui a des goût ou des préférences stables et cela indépendamment du degré auquel ils sont satisfaits par les biens et les services marchands inégalement accessibles. La mise à l'épreuve de cette approche sur les données françaises en montre la portée mais aussi les limites (Herpin & Verger [1981] 2000). Le plus souvent, certes, les biens qui connaissent une grande diffusion sont ceux dont baisse le prix relatif et les marchés en déclin sont ceux dont les prix relatifs augmentent. Mais les exceptions à la règle posée par la théorie économique sont nombreuses quand sont examinées les séries statistiques de la Comptabilité Nationale. Des services - de soins esthétiques, de vétérinaires, de conseils financiers, de locations de voiture, d'agences de voyage - mais aussi des biens - plats préparés, parfums et produits de beauté - ont vu leurs indices de volume en forte accélération malgré leurs prix relatifs constamment à la hausse. Des biens et des services obsolètes - les vins de consommation courante - n'arrivent pas à se maintenir en dépit de leurs prix relatifs à la baisse. Ne faut-il pas alors renoncer à l'hypothèse de la stabilité des goûts du consommateur? La réponse est affirmative parmi les sociologues, du français M. Halbwachs à l'anglais J.Gershuny (1978). Ainsi, au cours du dernier tiers de siècle, la périurbanisation de l'habitat populaire, les comportements démographiques - allongement de l'espérance de vie et retard