Constitution des Athéniens XX - XXII par Aristote
Les réformes de Clisthène marquent un tournant majeur dans l’histoire de la cité athénienne et, par extension, du monde occidental puisqu’elles préfigurent le développement de la démocratie comme régime politique. Elles interviennent en 508/7 av J.C., entraînent un renforcement du pouvoir du démos, le peuple, au sein de la cité et représentent ainsi une charnière entre l’époque archaïque et l’époque classique, entre l’oligarchie des aristocrates eupatrides à l’origine de la stasis, la guerre civile, et une esquisse de démocratie fondée sur le principe d’isonomie, l’égalité des citoyens entre eux et devant la loi.
Ces réformes clôturent en effet près d’un demi-siècle de tyrannie des Pisistratides à Athènes, du règne de Pisistrate de 561 à 527 av J.C. à celui de son fils Hippias, qui s’achève en 510 av J.C.
Cependant, Clisthène n’a laissé que peu de traces écrites si ce n’est les deux récits ultérieurs d’Hérodote (L’Enquête, V 66) et Aristote (La Constitution d’Athènes, XX – XXII). C’est au travers de cette dernière œuvre que nous verrons ici comment les rivalités politiques consécutives à la chute des Pisistratides ont mené Clisthène, issu d’une famille aristocratique, à prendre appui sur le peuple pour accéder au pouvoir et faire de l’isonomie une barrière au retour de la tyrannie.
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La Constitution d’Athènes est une œuvre écrite dans la deuxième moitié du IVe siècle av J.C. par Aristote, philosophe antique majeur né en 384 av J.C. à Stagire et mort en 322 av J.C. à Chalcis, et ses élèves parmi d’autres descriptions de constitutions de cités grecques. Trois chapitres sont consacrés aux réformes de Clisthène (XX : Etats des partis après l’expulsion des tyrans, XXI : Développement des institutions démocratiques de Solon. Tribus et dèmes et XXII : Caractère démocratique des réformes de Clisthène. L’ostracisme.) dans la première