conte
Après quarante ans de dictature, au décès du général Franco en novembre 1975, l’Espagne et les Espagnols entament une nouvelle période politique qui bouleverse toutes les structures socio-économiques du pays grâce, en partie, aux efforts d’Adolfo Suárez qui, invité par le roi Juan Carlos à construire la démocratie, devient président des Cortès entre 1976 et 1981.
Peu après avoir été nommé au début de juillet 1976, et malgré son appartenance au Mouvement National, Adolfo Suárez montre bientôt sa volonté de démocratisation du pays : le premier acte de son mandat, l’octroi d’une amnistie pour environ 300 prisonniers politiques, était indéniablement très symbolique. C’est le premier pas dans le but d’atteindre la difficile réconciliation des Espagnols.
Le projet de Juan Carlos et de son gouvernement cherche à bâtir une monarchie parlementaire, une démocratie moderne et souhaitée tant par la vieille garde franquiste comme par son opposition la plus radicale. On y réussit : la Loi pour la réforme politique (LRP), qui signe la fin du régime franquiste, est adoptée en novembre 1976 et massivement approuvée par référendum le mois suivant.
La légalisation du Parti communiste, en échange de son renoncement à la république et son acceptation de la monarchie, se réalise en avril 1977 pendant la Semaine sainte pour crainte de protestations des ultras (de la droite, évidemment) et des militaires. Cette légalisation s'ajoute à d'autres mesures en matière de droits approuvées par le gouvernement espagnol : les libertés sociales et politiques sont arrivées durant le premier semestre de 1977 avec le démantèlement des institutions franquistes. Les Espagnols sont désormais libres.
Néanmoins le procès de réforme est, parfois, en péril. D’un côté, la menace d’un putsch militaire (finalement avorté) est toujours présent, et de l’autre, se succèdent des actes de violence politique commis par groupes