Contexte
En mai 1936 doivent se tenir les élections législatives. Or, c’est une période de perte de confiance envers la politique pour beaucoup de Français : l’incapacité des gouvernements à résoudre la crise économique et sociale depuis 1931 explique la forte instabilité gouvernementale puisque l’on comptera jusqu’à 15 changement de gouvernement de 1932 à juin 1936. D’où la prolifération des discours d’extrême-droite contre l’incapable démocratie et ses parlementaires (le texte de « Solidarité française » est une bonne illustration).
C’est dans ce contexte que naîtra le Front populaire, alliance politique d’abord entre la SFIO et le PCF en juillet 1934, rejoints en 1935 par le Parti radical. Léon Blum n’a guère de sympathie pour le PCF qu’il juge trop sectaire et trop attaché à une URSS dont il connaissait déjà l’absence totale de démocratie. Pour le PCF, la SFIO reste un parti bourgeois. Néanmoins, le poids politique du PCF n’est pas négligeable pour la SFIO et pour ces deux partis comme pour le Parti radical ensuite, il s’agissait de faire barrage aux menaces contre les libertés depuis la tentative de coup d’Etat des ligues d’extrême-droite en février 1934 (dont le CSAR ou « Cagoule » très largement financé par E.Schueller fondateur de l’Oréal).
Il s’agit aussi de porter une solution d’espoir à la terrible crise économique et sociale qui favorise d’ailleurs le recours aux extrémismes.
L’affiche de Peiros vient bien dans cet état d’esprit car elle porte une revendication défendue par le Front populaire avant même sa victoire électorale (à la différence d’ailleurs des congés payés). La semaine des 40 heures est vue par Blum comme une solution possible au chômage. On comprendra vite pourquoi Blum cristallisera autant de haine et de rejet de la part des patrons comme de certains parlementaires et journalistes antisémites notoires (dont Xavier Vallat).
La victoire obtenue, le gouvernement de Front populaire dirigé par Léon Blum fera adopter la