Contrefacon
Le site d'enchères en ligne eBay est dans le collimateur de LVMH, le numéro un mondial du luxe. Louis Vuitton et Dior Couture, deux des plus grandes marques du groupe français, ont envoyé dans le courant de l'été à la société américaine eBay Inc (et à sa filiale suisse eBay AG), qui les ont reçues récemment, deux assignations devant le tribunal de commerce de Paris. Mercredi 20 septembre, eBay ne commentait pas ces informations.
Ces marques dénoncent le fait qu'eBay, première communauté de particuliers acheteurs et vendeurs sur Internet - plus de 200 millions de membres - ne fait pas tout ce qu'il faut pour empêcher les ventes de pièces contrefaites sur ses différentes extensions nationales et les centaines de milliers de boutiques virtuelles que ces dernières hébergent.
Ces maisons de luxe prétendent que le préjudice, notamment matériel, subi entre 2001 et 2005 serait considérable. Dior Couture (activité de prêt-à-porter du groupe Christian Dior) réclame 17 millions d'euros de dommages et intérêts. Le malletier Louis Vuitton revendique 20 millions d'euros. Sur le seul deuxième trimestre 2006, 300 000 annonces de ventes de produits Dior et 150 000 de sacs Vuitton auraient été vues sur eBay, dont au moins 90 % seraient des faux, selon LVMH.
Aucun chiffre récent n'est disponible sur le poids de la contrefaçon dans les échanges mondiaux. Mais personne ne conteste que le phénomène atteint des niveaux alarmants. Selon les estimations, les ventes de faux représenteraient entre 5 % et 9 % du commerce mondial.
VIDE-GRENIER PLANÉTAIRE
Le sujet est devenu une préoccupation majeure des industriels, tous secteurs confondus. Internet les inquiète tout particulièrement. En 2004, 30 % des saisies douanières dans l'Union européenne provenaient de sites web. " Si la Chine est devenue le continent de la fabrication de faux, Internet est celui de la vente des faux", aime à dire Marc-Antoine Jamet, président de l'Union des fabricants