Corpus la violence de l'histoire
1449 mots
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La question de corpus : sujet 1 La littérature permet de restituer le tragique, la grandeur et la violence d’évènements historiques à travers la sensibilité des personnages. Il ne s’agit pas uniquement de raconter les faits, mais de nous les rendre vivants pour être nous-mêmes confrontés aux émotions qu’ils ont pu engendrer. Les héros, en tant que témoins, donnent un souffle à la dureté et à l’horreur des évènements du passé. Jules Barbey d’Aurevilly, dans son roman historique Le Chevalier des Touches, de 1864, dépeint le ravage des guerres civiles de la période révolutionnaire, Flaubert expose la brutalité du coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte du 2 décembre 1851 à travers le parcours d’un jeune homme, Fréderic, dans L’Education Sentimentale publié en 1869 tandis que Louis Guilloux crée le personnage de Cripure dans Le Sang noir, paru en 1935, montant les effets de la première guerre mondiale. Enfin, Jean-Marie Gustave le Clézio expose ses propres souvenirs pour raconter la France d’après-guerre dans Révolutions publié en 2003. Les quatre textes nous confrontent à la grande violence d’importants évènements de l’histoire. Jules Barbey d’Aurevilly nous heurte avec « l’idée horrible » des chouans en dressant une scène insoutenable. Ces assassins inhumains font de leur acte atroce un jeu : ils veulent faire « une partie de ces quilles-là » en réalité des « quilles vivantes », les Bleus. Cette « mort atroce » est crument décrite, une scène de torture défile sous nos yeux avec « ces visages qui criaient quartier », les bourreaux, imperturbables, lançant de façon « frénétique » les boulets sur lesquels « rougissaient » leur sang. L’extrait du Chevalier des Touches est sans doute le plus brutal mais L’Education Sentimentale marque aussi par sa violence, de manière plus affective puisque l’on assiste à la mort de Dussardier, homme attaché au héros qui assiste à la scène. La mort n’est pas expansive, l’auteur nous laisse stupéfait devant ces quelques mots