Corpus de texte
Yengo n’entendait plus que sa faim.Cette faim obscure qui lui lapait ses forces d’enfant,de quel tissu c’était ? Au-dessus,des hirondelles embrouillaient le jour jour.C’était un midi pauvre,à visage froissé.Les deux amis se mirent en marche,sans vraiment savoir où ils allaient.Dabs ces instants-là,c’est la faim qui vous guide,et vous vous laissez aller.Dans le monde,il y a tant de pas inutiles ! Le vent,tiède,vint jusqu’à eux ;il les
huma,comprit …afficher plus de contenu…
Il creusa sa langue ,l’arma d’un jet qu’il voulut plus puissant que le premier…La courbe était belle : s’y mêlaient la faim,la vie,la vanité,la puissance,la désolation…la solitude et le mépris .À son âge ,Yengo savait déjà cracher sur le monde et sur cette vermine qu’il était lui-même .Élevé par un père qui s’était remarié,un père ouvrier du bâtiment à
SO.CO.BA,l’adolescent ne s’entendait pas avec sa marâtre,qui était mauvaise.Il ne pouvait même pas se réfugier chez sa propre mère.Car celle-ci,après le divorce,passait d’un homme à un autre sans faire escale.
• Titre :Les midis dures de Yengo et …afficher plus de contenu…
Il s’habilla en chantonnant un air qu’il avait attendu quelque part,sans savoir où exactement.Et cet air avivait en lui un feu de joie oùce tiède petit matin l’avait jeté .Il s’habilla comme on s’habille un samedi.Des sandalettes.Un simple pantalon Une chemisette dont il ramena les deux bouts dans un nœud serré contre la peau sous le nombril .Une tenue légère .Devant la glace , il fit une grimace à son doublé avant de gagner la salle à manger .
-Quelle folie à te mettre comme un enfant ?
-Mais je suis un enfant,ma chérie,et tu es ma mère , dit-il hilaire,les bras en croix dans le vent de la salle ,grandis de gestes qui exprimaient l’élan d’une grande joie.
Harris rompit le pain.ramenant ses sourcils l’un vers l’autre