Corpus
Ce corpus est composé de trois extraits de textes : Thérèse Raquin, d'Emile Zola paru en 1867, La Condition humaine, d'André Malraux de 1933, et L'Etranger, d'Albert Camus de 1942.
Ces trois extraits ont en commun qu'ils sont tout trois tirés de romans et qu'ils parlent de meurtre. En effet, dans le premier texte, Laurent, l'amant de Thèrése Raquin, tue Camille, son mari. Dans le second texte, Tchen, un jeune chinois engagé dans l'action terroriste, s'apprête à tuer un trafiquant et dans le troisième et dernier extrait, Meursault tue un "Arabe". Dans les trois textes, la nature est un élément important voire déterminant.
Dans Thérèse Raquin, la nature sert de décor sinistre à l'action. Au début de l'extrait, comme dans un tableau impressionniste, les trois personnages sont dans un canot sur La Seine et l'environnement est décrit : " le grand massif rougeâtre des îles", "les deux rives d'un brun sombre tacheté de gris"; il est donc beaucoup question de couleur mais les teintes sont sombres ou atténuées par le suffixe péjoratif "âtre" : "blanchâtre", "rougeâtre" . On constate également une personnification de la nature : " les rayons pâlissent", "les arbres vieillis jettent leurs feuilles", " des souffles plaintifs ", "douloureusement calme". Le lieu est donc obscur, l'atmosphère inquiétante : " les grandes masses rougeâtres devenaient sombres", " des taches brunes et grises (...) s'effaçaient au milieu d'un brouillard laiteux". Cette ambiance lugubre est une préfiguration du meurtre à venir : le "crépuscule" de la nature est comme le crépuscule de la vie de Camille, la future victime et d'ailleurs cette nuit apporte "dans son ombre" "des linceuls". Enfin on note que la description cesse quand l'action commence.
Dans La Condition humaine, la description de la nature, uniquement composée d'éléments urbains, visuels ou sonores, correspond à la