Objet d’étude : Genres et formes de l’argumentation : XVIIe et XVIIIe sièclesQuestions (8 points) 1. Quelle est la cible commune visée dans les deux textes ? Quelles sont les critiques formulées par les deux auteurs ? (2 points) Ce sont les courtisans qui sont visés respectivementpar La Fontaine et La Bruyère : ils sont désignés par les termes « Messieurs les Courtisans » (v.16), « la cour » (v.17), mais aussi par les impersonnels « chacun » et « on » dans la fable « Lesobsèques de la lionne », et par les phrases « Ils ne sont pas les Satellites1 de Jupiter, je veux dire ceux qui pressent et qui entourent le prince, mais ils l’annoncent et le précèdent », et « ils selancent impétueusement dans la foule des courtisans » dans le texte B. La Fontaine adresse ses critiques aussi bien au roi lui-même, qu’il juge aisé à berner par la flatterie (v.52-55 : « Amusez les Roispar des songes, Flattez-les, payez-les d’agréables mensonges : Quelque indignation dont leur cœur soit rempli, Ils goberont l’appât, vous serez leur ami »), qu’aux courtisans eux-mêmes, à la fois perçuscomme possédés par des réactions grégaires, tels des pantins, des « ressorts » privés de volonté propre. Il leur reproche donc tout d’abord d’être des êtres malléables, sans moralité ni valeur, prêtsà tout pour complaire à personne royale (v.17-19 : « Je définis la cour un pays où les gens, Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu’il plaît au Prince », « C’est bien là que lesgens sont de simples ressorts »), et de former ainsi un corps social vil, qu’il est possible de dresser comme on le fait d’un animal (v.21 : « Peuple caméléon, peuple singe du maître »). Cet espritde soumission, qui n’autorise aucune contestation du pouvoir ni aucun esprit critique, s’accompagne de flatterie (le terme revient par deux fois dans le texte : v.28 « flatteur », v.53 « flattezles... [à continuer]