Cour sur l'art
I/ le mensonge de l’art
1/ Contexte Toutes les œuvres des plus grands peintres de l’Antiquité grecque (Zeuxis, Parrhasios, Apelle) ont été perdues. Nous pouvons connaître la peinture indirectement par les copies présentes dans les villas romaines de Pompéi, au Ier après J.C.. Ainsi que par des témoignages écrits (notamment le livre 35 de L’Histoire Naturelle de Pline) qui racontent que ce sont eux qui ont révolutionné l’art de la peinture. Les Grecs sont en effet les premiers à maîtriser le code représentatif du modelé des contours par le eu de la lumière et des ombres, typique du rendu des formes en relief, à l’opposé des silhouettes aplaties égyptiennes; ainsi que la technique du raccourci (par exemple par la représentation d’un pied de face, et non de profil), grâce à laquelle le corps est rendu non seulement dans ses contours, mais dons son volume. Ce double code, modelé et raccourci, aura une importance fondamentale dans tous les développements ultérieurs de l’art occidental. Ce code porte le nom de Skiagraphie, cad l’ensemble des techniques de trompe-l’œil. Aux origines de la peinture occidentale, il y a donc l’imitation qui fonctionne comme illusion. les légendes abondent : on raconte qu’un peintre, Zeuxis, avait peint des grappes de raisin si ressemblantes à la réalité que des oiseaux venaient les picorer. On organise alors un concours entre les meilleurs peintres de l’époque: Parrhasios, rival de Zeuxis, l’invite à visiter son atelier. Et lorsque Zeuxis lui même, veut soulever un rideau recouvrant un cadre, il s’aperçoit que le rideau est peint. Les raisins peints trompent les oiseaux; le rideau peint trompe l’autre peintre... Une autre légende, qui concerne cette fois-ci le peintre Apelle, met l’accent, non plus sur la tromperie de l’illusion picturale, mais sur le rôle du hasard dans la réussite de l’imitation. Sextus Empiricus raconte : “ un jour, peignant un cheval et voulant représenter sur un tableau l’écume du cheval, il y