Cours histoire du droit- gallicanisme
Avec cette victoire du roi sur le pape, une ère nouvelle s'ouvre dans les rapports entre la royauté française et la papauté et au delà dans les rapports entre l'Eglise et l'Etat. Dorénavant ces rapports sont dominés par la théorie dite du gallicanisme.
Selon cette théorie, le roi de France tient son pouvoir directement de Dieu, et le clergé français relève directement de lui pour ses biens temporels.
Le gallicanisme en effet, ne conduit en aucune façon à une rupture religieuse, ce n'est ni un schisme ni une hérésie. Le dogme continu d'être défini par les instances religieuses et par le pontife romain. Le roi en effet n'intervient pas en matière de théologie.
En revanche, sur le plan politique le roi de France est gardien des libertés et des privilèges de l'Eglise de France.
Cette théorie a été institutionnalisée, et ce sont les événements qui ont permis à la théorie de prendre corps dans le champ institutionnel :
Depuis 1309 la papauté est installée à Avignon sous la protection du roi de France.
Entre 1378 et 1417, la papauté traverse une période de crise très profonde que l'ont a appelée « grand schisme d'occident ». Plusieurs papes rivaux se disputent la tête de l'Eglise en Avignon et à Rome. L'absolutisme pontifical en ressort totalement miné.
Et la littérature politique du temps rend compte de cet affaiblissement en ce sens que les auteurs, sentent que le moment est venu d'enfoncer le clou, c'est à dire de promouvoir d'autre pouvoir que le pouvoir pontificale.
Quelques auteurs qui ont développé cette idée :
En 1311, Dante Alighieri publie son fameux traité « La monarchie » dans laquelle il soutient le pouvoir universel de l'empereur indépendamment de celui du pape.
En 1324, Marsile de Padoue rédige pour l'empereur Louis de Bavière un texte qui s'intitule « Les défenseurs de la paix ». Dans ce texte il développe des thèses révolutionnaires pour son temps : pour Marsile de Padoue la source du pouvoir réside dans