Cours sur le désir
Le désir est de nature ambiguë. Tour à tour, il est manque (Platon, Sartre), ou production (Hegel). Il est à la fois un creux au cœur de l’homme et une création authentique. Si le désir est un manque perpétuel car il n’est jamais totalement satisfait, il est aussi le mouvement par lequel on peut accroître les perfections de son être.
Il convient également de distinguer le désir du besoin , manque fondamentalement matériel, alors que le désir peut être de nature spirituelle.
Ainsi, Epicure (341-270 av. J.C.) [1] dans la lignée de la tradition grecque (Platon, Aristote) avait distingué 3 sortes de désirs, qu’il avait hiérarchisés :
- Les désirs nécessaires et naturels (manger, boire...)
- Les désirs non nécessaires mais naturels (savourer des mets exquis...)
- Les désirs non nécessaires et non naturels (le désir d’immortalité...)
ILe désir, essence et moteur de l'homme
ADésir et besoin
Il existe une différence essentielle entre le désir et le besoin : le besoin peut être satisfait alors que le désir est insatiable.
Le besoin est animal (se reproduire, se nourrir, dormir, etc.), il dépend du corps seul et trouve donc sa satisfaction dans un acte ou un objet précis.Ce n'est pas le cas du désir, qui se déploie dans l'imagination et non dans la réalité. Contrairement au besoin physique, le désir dépend donc de la capacité de l'homme à se projeter et à se représenter consciemment un objet désiré, malgré son absence. Le désir est donc propre à l'homme : il fait partie de ce qui définit notre humanité.
Par exemple, l'acte sexuel satisfait un besoin physique mais le désir est toujours renouvelé.
BLe désir définit l'homme
Dans l'Antiquité, on a tendance à parler de désirs multiples. Mais, pour les Modernes, il faut évoquer le désir au singulier car il est l'essence de l'homme.
Dire que le désir est l'essence de l'homme implique qu'il lui est propre : il différencie l'homme des animaux. De plus, cela suppose que c'est le désir, et non la raison,