Cours l'île des esclaves scène 10
De « Cléanthis : Laissez-moi, je n'ai que faire de vous entendre gémir.. » à «... Cléanthis. Il est vrai que je pleure ».
Introduction
La véritable révolution que nous propose Marivaux dans l’île des esclaves, c’est un renversement étonnant. Certes les maîtres laissent à leur esclave « leurs habits et leurs privilèges, leurs atours et leurs arrogances » mais surtout les esclaves acquièrent du fait même de la scène théâtrale un espace de parole inédit, un espace qui leur permet de dénoncer le pouvoir abusif de leur maître et de faire valoir quelque chose de leur propre humanité. Mais évidemment ce parcours n’a rien de paisible. C’est un cours d’humanité mais ce cours d’humanité passe par des épreuves précises et ces épreuves sont des épreuves théâtrales : il s’agit soit d’être acteur d’une aliénation que l’on n’a pas choisi, soit d’être spectateur d’une scène qui a pour but de présenter un satyre des mœurs. Cléanthis s’en est donné à « cœur joie » dans ce parcours. Elle a proposé, d’Euphrosine, à la scène 3, un portrait qui est un véritable portrait charge et elle n’a pas vraiment désarmées dans sa rage contre elle, comme le montre cette tirade qui s’inscrit dans une scène tout en contraste : Arlequin y est opposé à Cléanthis et leur opposition sont très différentes ainsi l’on peut considérer cette scène comme une scène d’opposition qui met néanmoins en valeur une satire des mœurs.
une scène d’opposition
Nous avons eu jusque-là des moments d’opposition dominée par un partage précis : d’un côté les maîtres avec Iphicrate et Euphrosine et de l’autre, les esclaves par Arlequin, Cléanthis.
composition
On peut concevoir cette scène comme des oppositions qui sont finalement résolus au terme de rapport de force. On peut aussi faire apparaitre comme une composition dialectique.
Thèse : C’est celle que défend dans un premier temps Arlequin, c'est-à-dire du début de la scène jusqu'à « dites plutôt quel exemple pour nous, madame vous m’en voyez pénétrer