Crise algérienne
Depuis 1945, l'administration considère que seul un plan de modernisation répond à la " crise algérienne ". Cette intervention est occultée par les études récentes sur l'Algérie en 1954.
1 - La " crise Algérienne " ou la fausse explication
Cette présentation se rattache à l'explication marxiste du colonialisme: les colonies sont en crise, leur "libération " est inéluctable. Le discours public répand cette vue, à partir d'observations rapides. Au Maghreb, domine une misère, devenue un phénomène stable, habituel. Elle n'est que la forme visible de la crise structurelle de l'économie coloniale. En Algérie, toutes les études insistent sur les deux systèmes: -Une économie évoluée, propre aux "colons" européens, qui ont apporté des activités fondées sur le progrès technique, l'échange monétaire, la division du travail. Cette agriculture, utilisant les pratiques agronomiques scientifiques et le matériel agricole, produit pour les marchés extérieurs, exportant primeurs, vins, fruits. Les populations autochtones n'en profitent que par des salaires distribués par les grandes exploitations qui ont besoin de main d'oeuvre. Ce système ne touche qu'une minorité, estimée globalement à 1 000 000 d'Européens et 800 000 Musulmans. Tout le secteur moderne en profite ( exportations agricoles, transports, commerce urbain, professions libérales et administration ). Le résultat est loin du tableau donné par la littérature: Le pouvoir d'achat moyen est celui d'un Français métropolitain. -Une économie d'autosuffisance propre à 7 000 000 de Musulmans, consommant ce qu'ils produisent. La majeure partie de la production agricole sert à la consommation familiale. Les méthodes sont très anciennes et même archaïques: emploi de la faucille, de l'araire qui coupe la terre sans la retourner, élevage extensif, faibles rendements des céréales ( 3 à 4 quintaux de blé dur ou d'orge en culture non irriguée), rémunération de la main d'oeuvre en nature.