Crise danone
LES FAITS
Le 29 mars 2001, Danone annonce son plan de restructuration de la filière biscuits, impliquant la fermeture de 6 usines en Europe, dont 2 en France (usines LU de Calais et Ris-Orangis), et le licenciement de 1816 personnes, dont 570 en France, d’ici la fin de l’année 2004.
LES CONSEQUENCES
Les salariés et les syndicats se mobilisent immédiatement en organisant des mouvements de grève, des manifestations. Ils font également appel à la solidarité des consommateurs pour sanctionner le groupe en boycottant ses produits et la fédération de l’agro-alimentaire CFTC saisit le Tribunal de Grande Instance et attaque Danone.
Ces actions sont relayées par différents acteurs :
• La presse relativement engagée (ex :L’Humanité) mais aussi la presse plus neutre (ex :Le Monde) qui relaient les préoccupations de l’opinion publique pour susciter son intérêt, attisent le feu social.
• Les élus locaux (maires, essentiellement communistes, de 10 communes) boycottent les produits Danone dans les cantines et les maisons de retraite.
Les membres du gouvernement manifestent leur soutien aux salariés : Elisabeth Guigou, la ministre de l’Emploi et de la Solidarité, se déclare « stupéfaite, triste et choquée », Laurent Fabius parle de méthodes « extrêmement brutales », A. Madelin évoque lui aussi la « brutalité » de l’annonce qu’il considère « indigne d’une grande entreprise comme Danone » etc.
• Des associations interviennent également : le Réseau Voltaire édite le site « Je boycottedanone.com », le mouvement ATTAC recueille 90 signatures de députés pour sa pétition…
LES ERREURS
L’ANNONCE
Danone annonce son plan de restructuration le 29 mars 2001, dans un contexte social tendu, où les plans de licenciements pleuvent (Michelin, Moulinex, AOM…).
Cette déclaration a lieu le même jour que celle de Marks & Spencer, qui annonce la fermeture de tous ses magasins en Europe (38), dont 18 en France, et le licenciement de 4400 personnes, dont 1700