Crise financière
Mise en perspective et premières leçons
L’année 2007-2008 restera dans les annales économiques comme celle du déclenchement de la pire crise que le système financier international ait connue depuis celle qui a causé la grande dépression dans les années trente. Alors que cette crise est née du marché hypothécaire américain à l’été 2007, elle s’est traduite quasi immédiatement par une crise de liquidité en Europe, avant de dégénérer, en moins d’un an, en une crise financière globale d’une ampleur inédite.
Le but de cette contribution est de remettre la crise en perspective et d’en tirer les premières leçons en termes de régulation. 1. Le contexte : Trois décennies de dérégulation La crise dite « des subprimes » a mis en évidence les lacunes de la réglementation financière. Certains ont parlé de l’échec de l’économie dérégulée ? Qu’en est-il ?
Après la crise de 29, les régulateurs avaient eu la main particulièrement lourde. La stabilité du système avait primé sur les vertus du marché et de la concurrence, le tout dans un contexte de protectionnisme économique. A partir des années quatre-vingt, toutes ces réglementations ont été démantelées avec un double objectif : d’une part, réintroduire de la concurrence dans les services financiers et faciliter l’innovation, et d’autre part, permettre une meilleure allocation des ressources dans l’économie pour favoriser la croissance1.
Mais, on n’a pas fait que déréguler durant cette période. En réalité, la réglementation de l’activité financière n’a jamais été aussi abondante qu’aujourd’hui. Il y a donc eu à la fois dérégulation et re-régulation. Quelles en sont les grandes lignes ?
La dérégulation a principalement concerné quatre aspects: • La libéralisation des prix et des taux d’intérêt (courtage, rémunération des dépôts, etc...); • La déréglementation quantitative là où une telle réglementation existait (par exemple, contingentement du crédit en