Critique cinématographique: elefante blanco
Elefante Blanco est un drame argentino-hispano-français de 110 minutes réalisé et co-écrit par Pablo Trapero. Sorti en France le 20 février 2013, il conte l'histoire de deux prêtres, Julián et Nicolas, tentant tant bien que mal de régler les divers problèmes rêgnant au sein du “Bidonville de la vierge” dans la banlieue de Buenos Aires. C'est aux côtés de Luciana, une assistante sociale, qu'ils seront confrontés tant aux narcotraficants qu'aux pouvoirs locaux et à la hiérarchie ecclésiastique.
Présenté en sélection officielle dans la catégorie Un certain regard lors de la 65e édition du Festival de Cannes, Elefante Blanco joue indirectement le rôle d'un documentaire par ses nombreux plans-séquences et son approche en profondeur d'une réalité soupçonnée du bidonville mais mal connue du grand public. Malgré son point de vue centré sur Buenos Aires, ce film porte néanmoins une valeur universelle, dépeignant ainsi les conditions de vie typiques régnant un peu partout sur la planète. La multiethnicité du film en porte d'ailleurs la marque. Au vu de l'engagement social que manifeste Trapero à travers ce long-métrage, nous pourrions nous attendre à en ressortir touchés, plus instruits et avisés quant à la situation difficile que connaissent de nombreuses populations dans le monde. Il n'en n'est rien. Des péripéties d'aspect profond mais pas assez creusées pour nous atteindre, des personnages assez superficiels, sans réel caractère... C'est avec une impression d'éparpillement que nous suivons chaque protagoniste tout au long du film sans jamais vraiment entrer dans leur univers et s'attacher à eux. Un je-ne-sais-quoi nous empêche de les prendre au sérieux et il est en effet difficile de vraiment les cerner. Malgré une caméra souvent proche des personnages, c'est donc avec un regard extérieur que nous considérons Elefante Blanco, toujours aussi peu concernés à la sortie qu'à l'arrivée par les événements qui y sont relatés.