Critique de la raison pure kant
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1. Première section
L'expérience, ou ce qui est empirique: le sensible, ce qui nous est donné par la sensation (par les cinq sens, les sens externes), mais aussi par le sentiment intérieur (le sens interne, la conscience). A posteriori: ce qui est connu de façon empirique, qui ne peut être connu que si l'on se réfère à l'expérience. D'une proposition a posteriori, on ne peut savoir si elle est vraie ou fausse que par recours à l'expérience, qu'en vérifiant les faits. Exemple: ce mur est blanc. Il faut le voir pour le savoir.
Dans la première phrase, le "ne" est explétif, ce n'est pas une négation. Que toute connaissance commence avec l'expérience, voilà une concession à l'adresse des empiristes comme Hume. Cependant, cela ne signifie pas que toute connaissance soit purement empirique, que toute connaissance se réduise à l'expérience. Hume, à la suite de Locke, pense qu'à la naissance, notre esprit est comme une tablette de cire vierge, où l'on n'a encore inscrit aucun caractère. C'est seulement lorsque des sensations viennent s'imprimer dans l'esprit que la connaissance commence. Toutes nos connaissances ne sont que des impressions issues des sens. Le reste n'est que fiction. Pour Hume, la métaphysique ne saurait donc être une science. C'est justement ce qui sera en question dans la Critique de la raison pure.
Le contraire d'empirique ou a posteriori, c'est a priori (on trouve déjà ce terme chez Hume). D'une proposition a priori, on peut savoir si elle est vraie ou fausse sans consulter l'expérience. C'est une proposition que l'on peut penser les yeux fermés et les oreilles bouchées. Exemple: un cercle carré, c'est absurde: pas besoin de savoir de quel cercle il s'agit.
Ces notions définies, on peut formuler la question posée par Kant dans la première page de l'introduction. Il esquisse ce qui est la thèse centrale du kantisme. Il la présente comme une simple hypothèse ("il se pourrait bien que...")