Critique de la thèse de l'imitation
Thèse de Platon
« - Lequel de ces deux buts se propose la peinture relativement à chaque objet : est-ce de représenter ce qui est tel qu'il est, ou ce qui paraît, tel qu'il paraît ? Est-elle l'imitation de l'apparence ou de la réalité ?
- De l'apparence.
- L'imitation est donc loin du vrai et si elle façonne tous les objets, c'est, semble-t-il, parce qu'elle ne touche qu'à une petite partie de chacun, laquelle n'est d'ailleurs qu'une ombre. Le peintre, dirons-nous par exemple nous représentera un cordonnier, un charpentier, ou tout autre artisan sans avoir aucune connaissance de leur métier : et cependant, s'il est bon peintre, ayant représenté un charpentier et le montrant de loin, il trompera les enfants et les hommes privés de raison, parce qu'il aura donné à sa peinture l'apparence d'un charpentier véritable.
- Certainement.
- Eh bien ! Ami, voici, à mon avis, ce qu'il faut penser de tout cela. lorsque quelqu'un vient nous annoncer qu'il a trouvé un homme instruit de tous les métiers, qui connaît tout ce que chacun connaît dans sa partie, et avec plus de précision que quiconque, il faut lui répondre qu'il est un naïf, et qu'apparemment il a rencontré un charlatan et un imitateur qui lui en a imposé au point de lui paraître omniscient parce que lui-même n'émit pas capable de distinguer la science, l'ignorance et l'imitation. »
PL ATON, République, X, 598 b - d.
Il est clair que pour PLATON, l’artiste est incapable de restituer l’essence d’une chose et donc d’atteindre le vrai.
L’imitation de notre monde sensible n’est qu’une copie de ce qui est déjà la manifestation d’une essence : le peintre en peignant une table, une chaussure ne fait que copier le produit du travail du menuisier et du cordonnier qui eux-mêmes ont déjà reproduit des modèles intelligibles.
Par conséquent, l’artiste, dans ce qu’il produit, n’est qu’un illusionniste et un imitateur éloigné de l’être, de l’essence.
On voit que