Critique litteraire
Introduction Le phare d’Alexandrie
Au XXème siècle, la critique se veut l’égale de l’œuvre d’art. Celle-ci a éclaté et l’interprétation devient une partie du texte. Les textes appartiennent à la critique plus qu’à l’écrivain. Les critiques sont souvent des écrivains qui expriment leur esthétique, ou qui révèlent d’autres auteurs méconnus (Malraux avec Faulkner). La critique des artistes est une œuvre d’art, elle est sensible. La critique appartient à l’œuvre qu’elle prolonge, elle est un espace de résonance. La critique parlée (des journalistes) parle de centaines d’ouvrages du présent : écriture rapide, faire des paris, pas d’analyse profonde. C’est le journalisme littéraire qui participe à la vie littéraire. La critique qui fait l’objet de ce livre est celle des « professeurs » : plus précise, mieux documentée, garde le passé, plus scientifique, enrichie des sciences humaines (psychanalyse, sociologie etc.).
I.
Les formalistes russes
École née pendant la Première Guerre, interrompue en 1930, connue en Europe occidentale seulement en 1955 (Russian Formalism, Victor Erlich) et 1965 (Théorie de la littérature, Tzvetan Todorov). L’œuvre de Propp et de Jakobson est au même moment divulguée. Hiver 1914-1915 : des étudiants fondent le Cercle linguistique de Moscou. 1917 : « Société d’étude du Langage poétique » (critiques, poètes comme Maïakovski, Pasternak, Mandelstam) Tout ceci est une réaction pour le formalisme contre le subjectivisme et le symbolisme. En 1932, un décret officiel interdit tout groupe littéraire… La théorie de la méthode formelle Eikhenbaum en 1925 : c’est une « science autonome ayant pour objet la littérature considérée comme série spécifique de faits ». Elle rompt avec l’esthétique, la science du Beau, la philosophie, la psychologie etc. Jakobson en 1921 : « l’objet de la science littéraire n’est pas la littérature mais la « littérarité », c’est-à-dire ce qui fait d’une œuvre