Critique littéraire d'Antigone mise en scène de Briançon
Antigone d’Anouilh, écrite en 1942 reprend la tragédie de Sophocle sur fond de tragédie vécue sous la période d’occupation. Antigone décide d’enterrer son frère contre les ordres de Créon, roi de Thèbes, qui a interdit « les devoirs funèbres » à Polynice, le voyou. Au début de la pièce, le prologue présente tous les personnages et annonce déjà la fin de la pièce. Antigone est une mise en scène très moderne et actuelle qui malgré tout conserve des aspects de la période antique. Le décor est très sobre avec une fontaine au milieu qui rappelle les formes d’un théâtre antique. La couleur grise domine dans le décor , couleur associée à la tristesse, solitude mais à la fois douce et apaisante .Les costumes sont différents selon les personnages et nous renvoient à des époques différentes. En effet les vêtements des femmes sont des robes longues à l’Antique, tenue nazie pour Créon et les gardes ressemblent à des « bodyguard » de nos jours avec leurs oreillettes et leurs lunettes noires. C’est une mise en scène atemporelle. Le metteur en scène nous propose une Antigone jeune, frêle, pure et déterminée jouée par Barbara Schulz. Elle représente la voix du courage malgré ses peurs de la mort face à Créon joué par Robert Hossein qui représente le pouvoir, le tyran « C’est le métier », « si on le fait ,il faut le faire comme cela » .L’affrontement entre Antigone et Créon est d’une intensité incroyable et les rôles vont s’inverser. Lors du face à face ,Créon cherche des arguments pour faire changer d’avis à Antigone.IL s’attendrit lorsqu’il parle de sa jeunesse, il aime Antigone telle qu’elle est : « j’aurais fait comme toi à vingt ans »,il est vulnérable face à Antigone et celle –ci devient plus forte ,plus puissante. Elle monte sur la fontaine et domine Créon. Par contre dans la pièce, les dialogues sont très cinglants et les gardes sont très violents dans leur