Critique sartre : l'être et le néant
Qui expose et développe les fondements de la pensée sartrienne, en reprenant les méandres et les profondeurs dans de longues phrases à tiroirs découvrant autant de parenthèses....: la pensée en marche!
Le livre s'ouvre sur la négation de toute ontologie cachée, de toute Essence ultime : «La pensée moderne a réalisé un progrès considérable en réduisant l'existant à la série des apparitions qui le manifestent (…). Il s'ensuit, évidemment, que le dualisme de l'être et du paraître ne saurait plus trouver droit de cité en philosophie. L'apparence renvoie à la série totale des apparences et non à un réel qui aurait drainé pour lui tout l'être de l'existant.», p. 11. En souterrain, le regret sans doute de l'impossible plénitude consciente d'un En-soi (absolu) qui serait encore pour-Soi (conscient à lui-même). Et la théorie d'un homme de l'entre-deux : entre deux néants, entre la matière et la matière qui se fuit, entre son individualité, son ipséité, et la communauté....
Sans oublier la notion de liberté: où dond l'existence précède l'essence - où conséquemment la liberté est absolue en matière de sens. Philosophie articulant dès lors cette liberté à la situation qui la reçoit pour (factuellement) la contredire et (ce faisant) la permettre en sa signification comme en son possible : «Ainsi commençons-nous à entrevoir le paradoxe de la liberté : il n'y a de liberté qu'en situation et il n'y a de situation que par la liberté. La réalité humaine rencontre partout des résistances et ces obstacles n'ont de sens que dans et par le libre choix que la réalité humaine est.», E et N, 546. Partant, l'homme est celui par qui tout existe , celui par qui tout advient : sur fond d'indifférenciation, il fait surgir son monde – qui est le monde sans l'être. De toute part menacé par l'en-soi, il se défend : «Etre, pour le pour-soi, c'est néantiser l'en-soi qu'il est. Dans ces conditions, la liberté ne saurait être rien