Critique sociale dans l'ile des esclaves
Ah vraiment, nous y voilà avec vos beaux exemples… Voilà de nos gens qui nous méprisent dans le monde, qui font les fiers, qui nous maltraitent, et qui nous regardent comme des vers de terre ; et puis qui sont trop heureux dans l'occasion de nous trouver cent fois plus honnêtes gens qu'eux. Fi ! Est-il rien de plus bizarre que ma destinée, on se joue de moi, on m'abandonne dès ma naissance, une femme admirable m'"adopte", ou plutôt fait de moi une femme de chambre modèle car, étant une maîtresse distinguée - mais sensible - elle ne pouvait élever une rejetée que j'étais comme sa propre fille. Mais je l'adorais. Puis tout mon bonheur s'est envolé avec leur déménagement me laissant seule à nouveau. Il se trouva que le père de cette égoïste me rencontra par un pur hasard, et décida de me prendre comme valet de Madame. Je fis tant d'efforts pour que cette dernière me trouve à son goût, et elle, comment me remerciait-elle ? "Faites cela, je le veux ; taisez-vous, sotte !" Et aujourd'hui, on me demande de me repentir, de pardonner !… Et à qui le demandez-vous ? À de pauvres gens que vous avez toujours offensés, maltraités, accablés. O bizarre suite d'événements ! Comment cela m'est-il arrivé ? Pourquoi ces choses et non pas d'autres ? Qui les a fixées sur ma tête ? Mais puisqu'il en est ainsi, soit, je vous pardonne. Mais je garderai au plus profond de moi les traitements que vous m'avez fait