Croissance et maturation
Quand il naît, l'enfant ne sait pas qu'il existe. Il ne le saura que bien plus tard, après avoir constitué son schéma corporel. En attendant qu'il mature, il se contente d'être dans ce que certains psychiatres appellent son "moi-tout" au sein duquel il ne se distingue pas du monde qui l'environne. Pour s'en distinguer il a besoin d'agir, et c'est s'en doute la raison pour laquelle le petit de l'Homme qui agit si tardivement sur son environnement, constitue si lentement son schéma corporel. On peut imaginer en effet que pour y parvenir il faut que le tact lui permette de se délimiter dans l'espace. En sentant au bout de ses doigts le contact d'une partie de son corps, laquelle sentira le contact de ses doigts, il percevra un circuit fermé sur lui-même alors que la sensation reste ouverte quand son corps entre en contact avec l'environnement. Il faut que par l'action sur les objets il réunisse dans son système nerveux des influx sensoriels qui le pénètrent par des canaux différents : touché, vue, odorat, ouïe etc…, mais qui on leur source dans le même objet, ce que l'action sur cet objet lui permettra de découvrir.
C'est seulement vers le dixième mois que son action progressive sur le milieu lui fera prendre conscience de son existence distincte du milieu qui l'entoure, il va découvrir sa mère, sources de toutes ses récompenses jusque là.
Mais quand il va aussi découvrir que cet objet gratifiant n'appartient pas qu'à lui, mais aussi à son mère, aux frères et soeurs, il comprendra d'un seul coup qu'il peut perdre en partie sa gratification et découvrira l'oedipe, la jalousie et
l'amour