Cromwell
Écrite en septembre 1827, la préface de Cromwell se donne comme un manifeste et entend proposer une esthétique générale du drame.Synthétisant les débats au sein du milieu romantique, elle comporte une partie historique (les trois âges de l'humanité) et une théorie du genre.C'est à la fois une fresque historique de l'Angleterre du XVIIe siècle et le portrait du lord protecteur d'Angleterre, Cromwell. Cromwell,par ses dimensions démesurées,reste une pièce pratiquement injouable et injouée. Ses changements de décors fréquents ainsi que le choix de son sujet dans une histoire relativement proche en font, entre autres, un exemple de pièce romantique, rompant radicalement avec les traditions classiques.Malgré l'application exemplaire des principes romantiques dans Cromwell, c'est la préface de la pièce qui est restée comme un des textes fondateurs du romantisme, en défendant en particulier le drame en tant que forme théâtrale. Véritable manifeste du drame romantique, cette préface dénonce l'absurdité des règles classiques.
Au début de son ouvrage, Hugo tend vers une préface traditionnelle, c’est-à-dire une explication de l’auteur sur ses intentions, une présentation du texte au lecteur. On pourrait comparer cette partie à n’importe quelle préface non détournée par son auteur. Dans la première partie, Hugo n’entend pas engager de polémique, assure-t-il. Il s’agit simplement d’une partie explicative, d’un guide de lecture. Pourtant, on comprend vite qu’il n’en est rien. En effet, Hugo, qui affirmait ne pas lancer de débat, part sur le terrain de la controverse en ironisant sur l’utilité des préfaces. Mais il revient vite dans le « droit chemin » en affirmant ne pas vouloir « écrire un réquisitoire et un plaidoyer pour ou contre qui que ce soit ». Dans cette préface, dit-il, il se « bornera […] à des considérations générales sur l’art, sans en faire le moins du monde un boulevard à son