Cycle de Doha
EN
DISCUSSION
Cycle de Doha : des perspectives
peu brillantes
Aaditya Mattoo et Arvind Subramanian
M
IS À PART une relance récente, le cycle de Doha a été entravé jusqu’ici par une alternance frustrante d’avancées et de reculs. Le monde aurait pourtant beaucoup à gagner à une issue favorable des négociations en cours, surtout si l’on en croit l’estimation selon laquelle des gains de la libéralisation du commerce qui s’ensuivrait pourraient atteindre 500 milliards de dollars. Mais il sera difficile de déboucher sur des résultats significatifs : les partisans résolus de la libéralisation du commerce se font aujourd’hui plus rares, et les pays industrialisés sont davantage sur la défensive.
Il existe à n’en pas douter de réelles perspectives de libéralisation dans les pays industrialisés comme dans les pays en développement, et l’Organisation mondiale du commerce (OMC), avec ses cycles de négociations internationales, offre un cadre institutionnel propice à leur concrétisation. Ce cadre repose sur l’ouverture réciproque des marchés : les difficultés d’ordre interne causées par la libéralisation des importations sont compensées par les avantages qu’entraîne l’augmentation des débouchés commerciaux à l’exportation. Aujourd’hui, toutefois, ce cadre traverse une mauvaise passe.
Pays industrialisés et pays en développement ont de plus en plus de mal à mener à bien les négociations sur l’ouverture réciproque de leurs marchés. En effet, le système commercial multilatéral, en tant que moyen d’accéder aux marchés convoités, ne suscite plus le même enthousiasme de la part des sociétés exportatrices des pays industrialisés. Ces derniers, par ailleurs, ont du mal à vaincre l’opposition de leurs propres entreprises à une ouverture accrue aux pays en développement. Il est paradoxal que ce désengagement coïncide avec le désir que certains (au moins) des grands pays en développement semblent avoir de négocier sérieusement.
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