Déflation ou désinflation
n° 3 – 22 janvier 2009
Déflation ou désinflation ?
La baisse rapide de l’inflation, dans un contexte de crise financière et de très fort ralentissement économique, conduit à évoquer le risque de déflation, situation où la baisse des prix est associée à une crise économique à la fois sévère et longue. Mais toute baisse de prix n’est pas synonyme de déflation ; il faut en fait distinguer les situations de déflation de celles, beaucoup plus positives, de désinflation. L’objet de ce focus est de préciser ces deux notions et de montrer que les facteurs actuellement à l’œuvre en France et dans la zone euro sont caractéristiques d’un mouvement de désinflation, lié notamment à une régularisation ponctuelle du niveau de certains prix, notamment ceux de l’énergie.
La déflation : définition et mécanismes
Définitions
L’inflation est une hausse continue et durable du niveau général des prix. Ce n’est pas un choc instantané, une hausse limitée à certains biens. C’est un processus permanent et général. L’inflation est alimentée par des anticipations : c’est parce que les salariés et les entreprises anticipent que les prix vont monter qu’ils ajustent eux-mêmes à la hausse leurs prix et leurs salaires. Symétriquement, la déflation est un processus permanent et général de baisse des prix. Il n’y a pas déflation si seulement certains prix baissent. Par exemple les prix des ordinateurs portables ou produits électroniques de haute fidélité peuvent baisser sous l’effet du progrès technique. Mais ce n’est pas une déflation. La désinflation est un ralentissement de l’inflation ou une baisse ponctuelle du niveau général des prix. Par exemple, si on passe de + 3 % par an à + 1 % par an, il y a désinflation. Si, par contre, on passe à une variation des prix négative de – 1 % par an et que cette baisse est anticipée comme durable, alors il y a déflation.
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La spirale déflationniste
La désinflation est une bonne chose. Elle procure, notamment, du pouvoir d’achat aux ménages. Mais