Daniel fabre habiter les monuments
Introduction (p17-18)
L’auteur Daniel Fabre commente le « Considérations désobligeantes », partie de ses Œuvres pré-posthumes, de Robert Mussil, qui souligne « l’imperméabilité » des monuments. Cela signifie qu’on ne les remarque plus alors qu’on tente de les éléver pour créer l’attention.
L’auteur reprend les idées de Robert Mussil. Selon lui « l’habitude fait qu’on leur attache mois d’attention », les monuments « effarouchent précisément ce qu’ils sont censés attirer ».
L’habitude qui érode la perception serait une explication à ce phénomène.
Comme Aloïs Riegl, serait-ce des « monuments intentionnels » ? Pour lui, des monuments « érigés pour instituer une pensée collective, affirmer une valeur, fixer le souvenir » et ainsi contribuer à la mémoire. (Mémoire et monument : même étymologie).
Le monument se fait oublier et ne contribue donc plus à la mémoire.
Incarner le passé, oublier la société (p18-25).
Même question pour les « non-intentionnels » c’est-à-dire les monuments que les sociétés décident de conserver et de restaurer, leur conférant ainsi « une nouvelle valeur autre que leur valeur originelle ». Ces monuments-là « marquent définitivement le paysage et l’espace des villes occidentales ».
Or, ce que nous avons aujourd’hui sous le regard « n’a plus grand chose à voir avec le programme initial de la monumentalisation nationale, celui de la génération des écrivains, des avants, ou encore des politiques ». « On ne voit plus le monument, et d’ailleurs, son premier germe est souvent caché ou marginal ».
Ex : « qui demande à voir le tombeau de l’évêque Radulphe dans l’église Saint-Nazaire à Carcassonne, œuvre médiévale qui avait enthousiasmé Prosper Mérimée et déclenché un long demi-siècle de réhabilitation de toute la vieille ville ? En fait, on ne sait plus à quelle histoire le monument se rapporte, quel Mémento il incarne ! ».
Les grands monuments nationaux ont a leur service deux corporations :