Dans la foule mauvigner
L'extrait étudié est un monologue de Gabriel, le bruxellois dont les places pour la finale de la Coupe d'Europe de football ont été volé par Jeff et Tonino. Afin de les récupérer, Gabriel se rend au stade du Heysel où a lieu le match. Il aperçoit les deux jeunes hommes mais ne parvient pas à les rattraper.
Bien que la majorité des spectateurs aient déjà rejoint leurs places, Gabriel reste aux abords du stade, observe les revendeurs de tickets, entends les bruits de la foule et finalement perçoit , sans le comprendre réellement, le drame de la bousculade.
Ainsi l'extrait relate, à travers la perception de Gabriel, le drame, vécu de l'extérieur. De quelles façons le drame et la tension qui le précède sont-ils narrés à travers le regard de Gabriel ? Comment ce qui se passe à l'extérieur du stade reflète ce qui s'y passe à l'intérieur ?
Dans un premier temps nous étudierons le personnage de Gabriel et ses perceptions principalement auditives et visuelles. Puis nous nous intéresserons à la désacralisation des billets par le phénomène du marché noir. Enfin nous analyserons le drame tel qu'il est vécu de l'extérieur du stade.
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Gabriel a décidé de rester devant le stade et d'attendre le début du match. Il a ici un rôle d'observateur, il note les sons, les images … Les champs lexicaux de la vue et de l'ouïe sont extrêmement développés dans le passage. Il y a plusieurs occurrences de verbes et de noms relatifs à la vue : « je regarde » , « je vois », »les yeux écarquillés », « les regard vers le stade », « jettent un œil »... Mais c'est surtout le sens auditif de Gabriel qui est développé : « écouter », « entendront », « les bruits mêlés », « voix », « hurle », « le son », « les mains claquent, des applaudissements » , « bruyants », « on entend », « criant », « hurlant ».... Ainsi le passage et ponctué de références aux bruits qui entourent Gabriel. Il est à l'extérieur, ne voit