Dans quelle mesure la flexibilité du travail favorise -t- elle l'emploi
Introduction
Le débat ouvert par le gouvernement en ce début d'année 2005 à propos de l'assouplissement de la loi sur les 35 heures soulève une nouvelle fois en France un sujet sensible, celui du fonctionnement du marché du travail, qui constitue un double enjeu à la fois économique et social. Même s'il ne se réduit pas à cette seule question, le débat sur la révision de la loi Aubry conduit essentiellement à débattre du fonctionnement du marché du travail et des réformes à mettre en œuvre pour l'améliorer.
Au cœur des discussions, on retrouve régulièrement le débat sur la flexibilité du marché, présenté par les analystes libéraux comme la voie incontournable pour permettre au chômage de redescendre à un niveau acceptable. La flexibilité du travail regroupe des mesures visant à apporter plus de souplesse au fonctionnement du marché du travail afin d'en corriger les imperfections. Cela recouvre en réalité de multiples modalités de mise en œuvre que l'on regroupe généralement en deux ensembles, la flexibilité interne et la flexibilité externe. En ce qui concerne ses effets sur l'emploi, il convient d'en apprécier également deux dimensions en distinguant les conséquences quantitatives et qualitatives.
Plusieurs questions apparaissant à travers ce sujet, il convient d'une part de s'interroger sur l'incidence positive ou négative d'une flexibilité accrue du marché du travail sur l'emploi et, dans un débat moins tranché, de chercher à déterminer, en considérant ses effets économiques et sociaux, s'il n'existe pas une bonne et une mauvaise flexibilité du travail.
Pour aborder la globalité de ce questionnement, il conviendra dans un premier temps de déterminer en quoi la flexibilité du travail constitue un moyen d'agir favorablement pour l'emploi, puis de considérer dans une seconde partie les limites économiques et sociales d'un tel projet.
I. La flexibilité du marché du travail : une