Déplorer la souffrance des enfants

> L’enfance au travail

2. La fragilité des enfants est soulignée tout au long du poème par de nombreux procédés. Dans un premier temps, Hugo nous peint le portrait de « ces doux êtres pensifs » avec un réalisme effrayant, insistant sur leur lamentable état physique et l’effroyable effet du travail sur leurs corps. Les décrivant comme victime de la « fièvre » qui les « maigrit » à travers une personnification, la fatigue qui les rend « bien las », le poète s’exclame également « quelle pâleur ! » tant leur teint est livide. Dans un deuxième temps, la métrique du poème, en alexandrins, donne une certaine régularité à cette strophe, reflétant la lassitude des enfants, les gestes qu’ils doivent répéter sans cesse. Ensuite, le fait qu’ils soient dominés tout au long du poème insiste également sur leur chétivité. En effet, l’adverbe « sous » répété aux vers 4 et 7 donnent une impression d’écrasement et de soumission. Enfin, le parallélisme « Innocents dans un bagne, anges dans un enfer » est le summum de ce portrait de fragilité. Les enfants sont décrits comme étant des êtres frêles et délicat dans un milieu hostile qui les martyrise.

3. L’incompréhension des enfants est souligné au vers 14 par les mots « ils ne comprennent rien ». Le « hélas ! », en fin de vers, qui relève du pathétique, amplifie l’effet de l’injustice qui résulte de cette ignorance enfantine.

> La voix du poète prophète

5. Le poète transforme majoritairement la meule en monstre par une métaphore filée. En effet, le poème est criblé d’allusion à des bêtes sauvages et mythiques. Le dragon, dans un premier temps, qui respire d’un « souffle étouffant », puis l’allusion aux « serres » nous donne l’image d’un impitoyable rapace mais aussi, l’évocation de « dents » qui « mâchent on ne sait quoi », rapproche cette meule de n’importe quel monstre effrayant ; de Cerbère à la Chimères, tous avait une impressionnante mâchoire. De plus, les allitérations [m], [r] et [ch]