" De l'expérience" de montaigne
LITTERATURE : Commentaire de texte, Montaigne les essais, livre III, "De l'experience"
C'est à la fin de la renaissance que Montaigne écrit ses essais dont la première édition parut en 1580. En tant que gentilhomme français il va inscrire son œuvre, mélange composite de réflexions et méditations, dans une époque marquée par les guerres de religion et la pensée humaniste. En effet Montaigne participa, en lisant et relisant les historiens, philosophes et poètes antiques dans sa "librairie" du château familial, au mouvement de redécouverte des textes et savoirs antiques caractérisant l'humanisme. Au travers de l'écriture de ses essais, Montaigne fait vagabonder son esprit au gré des sujets qui veulent bien se prêter au jeu, conversant avec lui-même, prenant le lecteur à témoin, il écrit pour lui sans autre but que l'introspection. Offrant ses pensées à ceux qui pourraient y trouver de l'intérêt, son œuvre forme une composition impressionnante de sujets variés, influencés par de nombreux auteurs largement cités et repris. Dans notre extrait ("De l'experience", livre III), Montaigne s'intéresse plus particulièrement à l'importance de la pratique de la vie par rapport à l'étude des livres, et surtout de la philosophie enseignant les lois de la Nature.
Effectivement, Montaigne commence par critiquer la philosophie en elle-même jugée, en un sens, futile puisqu'elle n'est utile qu'à répondre à un besoin basique et primaire de curiosité, car "les inquisitions et contemplations philosophiques ne servent que d'aliment à nostre curiosité". Les réflexions d'ordre philosophique ne seraient donc d'aucune utilité à un l'esprit profond. Selon l'auteur, les philosophes même s'ils ont raison de s'en remettre aux lois de la Nature, déforment ses dernières les rendant bien plus compliquées et plus disparates qu'elles ne le sont en réalité. Montaigne fait donc le reproche à la vision de la Nature de ces philosophes de n'être qu'une invention