de l'esclavage des nègres
En plein essor du siècle des Lumières, les philosophes usent de leur plume afin de soutenir des causes diverses ou d’instaurer un courant de pensée spécifique. L’analyse des mœurs de leur société leur permet ainsi de dénoncer, parfois avec une évidente violence verbale, les abus de leur époque. De cette façon, Montesquieu, grand penseur de ce siècle, étudie dans L’Esprit des lois, les différents systèmes politiques qu’il a pu rencontrer au cours de ses voyages et œuvre contre l’intolérance des hommes, source de graves dérives telles que l’esclavage. L’extrait « De l’esclavage des nègres » est en effet pour l’auteur l’occasion de démontrer l’invalidité d’une telle institution qu’il condamne en tous points de la façon la plus originale possible. Comment Montesquieu s’y prend-il pour condamner l’esclavage ? S’il commence par dénoncer l’attitude xénophobe des Européens, il prétend aussi critiquer l’esclavage et désigner les responsables de cette injustice.
Conclusion “De l’esclavage des nègres”, L’Esprit des lois, de Montesquieu.
En conséquence, le texte de Montesquieu apparaît bien comme un véritable pamphlet visant à dénoncer les abus de l’intolérance raciale. L’auteur use pour cela de toutes les ressources de la rhétorique et place le destinataire de son discours dans une position des plus délicates. Feignant de défendre les causes et principes de l’esclavage, il exerce en vérité un véritable réquisitoire foncièrement acerbe contre toutes les manifestations d’une telle institution néfaste à l’image de l’homme. Son point de vue est en réalité particulièrement altruiste et la stratégie qu’il adopte très efficace puisqu’elle repose sur un principe concessif assez déroutant. En reprenant à son compte chacun des arguments prônés par les esclavagistes, Montesquieu parvient à les mettre en déroute en soulignant leur invalidité, aucun de ces arguments ne résistant à une analyse plus