Decrochage scolaire
Une cagnotte pour récompenser l’assiduité des lycéens. Cette expérience, menée en 2009 dans l’académie de Créteil et abandonnée depuis, avait suscité la controverse. Depuis quelques années, la question du décrochage scolaire est régulièrement placée sous les feux de l’actualité. En effet, le décrochage scolaire, entendu par le ministère de l’Education nationale comme la sortie prématurée ou sans diplôme du système scolaire, a été érigé au rang de priorité nationale par le président de la République, avec le lancement du plan « Agir pour la jeunesse » le 29 septembre 2009. Dans son discours, Nicolas Sarkozy a même entonné un chant guerrier en parlant de « mener une guerre sans merci contre le décrochage scolaire ». Phénomène complexe qui fait qu'un élève rompt progressivement avec l'École, le décrochage n’est pas un état mais un processus (I) qui peut générer des dégâts humains et sociaux considérables. Chef de l’Etat appelant à une « lutte sans merci » contre le décrochage, suspension des allocations familiales, logiciel de repérage et plates-formes de suivi des décrocheurs en cours de généralisation, les pouvoirs publics affirment leur volontarisme afin d’éradiquer le processus de décrochage scolaire (II).
Le décrochage : un processus multifactoriel
Etat des lieux
Les notions de décrochage et décrocheurs s’introduisent en France à la fin des années 90. Traductions du terme anglo-saxon « drop-out », elles sont tout d’abord utilisées pour étudier la situation dans les lycées puis dans les collèges. Cependant, les terminologies sont nombreuses : est-ce la même chose de parler d’abandon d’études, de déscolarisation… ? Au sens strict, un décrocheur est un jeune qui quitte prématurément un système de formation initiale sans avoir obtenu un diplôme de niveau V ou de niveau supérieur. Par extension, il s’agit également d’un jeune qui risque de quitter le système de formation initiale sans avoir obtenu de diplôme de niveau supérieur.