Definition apologue
C'est le grec Ésope qui est considéré comme le fondateur du genre. Cet ancien esclave, qui aurait vécu au vie siècle av. J.-C., a laissé quelques centaines de fables mettant en scène des animaux et développant une morale facile à comprendre. L'apprentissage des fables d'Ésope faisait partie de l'enseignement de base des jeunes grecs de l'Antiquité[réf. souhaitée], et La Fontaine considère l'auteur comme « l'oracle de la Grèce » (Fables, II, 20). La tradition ésopique nous est aussi parvenue grâce à La Fontaine par le truchement du fabuliste latin Phèdre au ie siècle et par l'humanisme au xvie siècle qui a donné des traductions et des imitations des fables antiques. Mais si La Fontaine reconnaît ce modèle, il s'approprie le genre de la fable pour lui donner des caractéristiques particulières.
L'Antiquité a connu deux formes essentielles d'apologue : les fables en prose du grec Esope (vie siècle av. J.-C.), en vers du latin Phèdre (ier siècle ap. J.-C.) et les paraboles de l'Évangile. Les premières utilisent très souvent des animaux comme personnages. Les secondes mettent en scène des êtres humains à qui se trouve délivré un enseignement moral issu des paroles du Christ.
Délaissée au profit du fabliau pendant le Moyen Âge, la fable connait un grand succès à l'époque classique : Jean de La Fontaine puise à toutes les sources antiques et à des sources orientales plus récentes - le fabuliste indien Pilpay - pour composer des textes dont la vocation éducative est clairement définie dans la préface. Au siècle suivant, Jean-Pierre Claris de Florian compose lui aussi des fables, mais ce genre semble avoir atteint son sommet avec Jean de La Fontaine ; et après le xviiie siècle, seuls quelques écrivains s'en inspirent, pour en faire des pastiches ou des parodies, comme Victor Hugo,