Demain dès l'aube Commentaire
« Demain dès l’aube » est un poème extrait des Contemplations de Victor Hugo, écrit en 1847 et publié en neuf ans plus tard. Il lui a été inspiré de la tragique mort de sa fille Léopoldine quatre ans auparavant. Hugo a, à plusieurs reprises, écrit des poèmes dédiés à sa fille, dans lesquels il retranscrit l’amour immortel qu’il lui porte. On peut alors se demander quel sens et quel intérêt Hugo porte-t-il à ce poème ? Nous allons donc nous intéresser aux caractéristiques poétiques, avant d’étudier le voyage de l’auteur ainsi que l’aspect romantique du texte.
En premier lieu, on constate que ce texte comporte de nombreuses caractéristiques poétiques. On reconnait le style lyrique, grâce à l’omniprésence du « je ». En effet, la strophe centrale exclusivement consacrée au narrateur, démontre une cruelle absence d’une personne, le « tu ». Toutes les pensées d’Hugo vont vers sa fille, cause de sa tristesse, elle obsède tout son être. Le lyrisme accentue l’expression de ce malaise, subit par l’auteur. Ensuite, après avoir évoqué la tristesse et la solitude, on remarque que ce sont deux critères importants du style élégiaque. En effet, tout ce qui ne concerne pas directement Léopoldine est nié, et enfonce le poète dans sa solitude : « seul » (v. 7). Il se laisse emporter par son deuil et cette situation lui parait insupportable : « je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps » (v. 4). Hugo est également symboliquement séparé de sa fille par la coupe à l’hémistiche entre « demeurer » et « loin ».
Le voyage solitaire de l’auteur est traduit de plusieurs manières dans le texte. L’auteur conte son voyage, qui dure une journée entière : de « l’aube » (v. 1), jusqu’au « soir qui tombe » (v. 9). Son voyage est raconté à travers de nombreuses figures de style : une anaphore de « j’irai par » (v. 3), mais également un chiasme aux vers 2 et 3 : « je part/irai » et « j’irai par ». On peut aussi noter le champ