Democratie et bonne gouvernance
Par Kouider BOUTALEB Faculté des sciences économiques et de gestion Université Abou Bekr Belkaid Tlemcen (Algérie) kouiderboutaleb@hotmail.com Introduction L’Afrique est mal partie affirmait, il y a quelques décennies déjà, le grand agronome français R.Dumond. L’histoire a donné raison à ce grand militant disparu du développement en Afrique. En effet, aujourd’hui, les échecs sont largement consommés dans la quasi-totalité des États africains, ce qui a poussé et pousse encore à s’interroger sur les causes qui ont entraîné cette considérable régression socioéconomique. C’est ainsi qu’on est arrivé à se focaliser non plus sur les techniques de préparation des plans de développement et leurs défaillances, mais sur la nature des systèmes socioéconomiques en place et la logique de leur fonctionnement, sources de corruption, d’inégalités, etc. et présentement appréhendés comme facteurs principaux de blocage, sinon de paralysie, des économies nationales. C’est ce qui explique sans doute pourquoi l’accent est mis − et cela depuis au moins deux décennies − sur la bonne gouvernance comme facteur déterminant du développement économique et social au sens large (durable). Toutefois le concept de bonne gouvernance n’est devenu véritablement opératoire et n’a été effectivement introduit dans les P.V.D. (en Afrique, notamment) que récemment, à la suite des premières évaluations des programmes d’ajustements structurels. Depuis, il est devenu un concept dominant, voire incontournable, de la gestion des affaires publiques. Toutefois, si, sur le plan théorique, un très grand accord s’est déjà dessiné pour reconnaître les effets bénéfiques de la bonne gouvernance sur les P.V.D., comme nous tenterons de l’expliciter, c’est sur le plan pratique que se présentent les difficultés − à savoir la mise en œuvre d’un programme de bonne gouvernance, comme le souligne pertinemment la note de présentation du présent